En bref - Bienvenue dans la danse !

La Danse de Couple Moderne se pratique principalement en improvisation, sur une grande diversité de styles de musique, sans pas de base prédéfini mais avec une rythmique précise qui dépend du guidage. Elle se focalise également beaucoup sur l'esthétique qui s'inspire des lignes de danse classique mais aussi de beaucoup d'autres sources telles que les Danses de Salon, le Tango Argentin, le Swing ou encore les Danses Afro-Caribéennes.

Voici un exemple

Les professeurs ont chorégraphié un medley de 4 musiques en 2023 pour illustrer les possibilités d’expressions extrêmement variées que les codes de cette danse permettent, en conservant une même base technique et artistique !

En détail - Qu’est-ce que la Danse de Couple Moderne ?

Comme toute danse de couple, l’un des pratiquants guide en proposant des figures à réaliser (ici le « cavalier ») puis l’autre membre du duo lui répond (ici la « cavalière »). Cela étant, cette danse se caractérise par :

  1. une base technique universelle neutre (donc une toile vierge pour les choix stylistiques) et

  2. une base esthétique de corps classique (donc un entretien permanent du corps).

La base technique est complète et cohérente : elle utilise toutes les notions qui peuvent être abordées dans une danse en les connectant de manière unique. Les notions fondamentales sont : cadre, connexion, rapport au sol, posture, déplacement, marquage du rythme, musicalité.

La base esthétique recherchée présuppose un corps physiquement entraîné et un engagement musculaire conscient, afin de positionner les différentes parties de son corps rapidement et avec justesse selon le style choisi. La tonicité, la souplesse et l’endurance sont valorisées.

Ainsi, comme pour toute discipline mature, la Danse de Couple Moderne est un système complet, qui forme un « tout », dont la logique se suffit à elle-même pour amener ses pratiquants à la maîtrise. Il n’est ni utile ni nécessaire de transposer tels quels des codes techniques spécifiques à d’autres disciplines. En revanche il est possible d’intégrer des inspirations extérieures (des éléments stylistiques ou des figures) en les décomposant en éléments fondamentaux lorsque ceux-ci sont compatibles avec les bases de cette danse.

Au sujet du support musical, cette danse de couple n’est pas restreinte à un seul genre (contrairement aux disciplines qui en mentionnent un dans leur nom) et elle est la seule à se pratiquer sur une large palette de BPM, depuis moins de 80 (musiques très lentes) à plus de 160 (musiques très rapides).



S’entraîner pour progresser

Comme toute autre discipline basée sur l’expression du corps (athlétisme, natation, équitation…), elle n’est pas axée par défaut sur la facilité d’exécution ou sur l’accessibilité. Ainsi, tout le monde peut la découvrir, mais les efforts sont toujours nécessaires pour s’améliorer. En vous prêtant au jeu, vous pouvez même vous révéler ! La marge de progression pour un danseur est au départ importante, mais elle est censée le motiver à s‘accrocher. En fin de compte, de nombreuses années d’entraînement régulier et assidu permettent d’aboutir à un niveau de performance remarquable, qui sera même apprécié par des professionnels d’autres disciplines sportives et artistiques mondialement reconnues. Ainsi, l’accessibilité de l’apprentissage ne relève que de la capacité des professeurs à adapter le contenu de leurs cours au niveau des élèves à chaque étape de leur progression, du moment que les élèves suivent les conseils dispensés.



Une liberté artistique par la maîtrise des codes

Dans cette danse, l’échange entre partenaires et la créativité sont recherchés, de même que l’impression visuelle laissée au public. Ainsi, les volets « social » (pratiquer en soirée), « sportif » (participer à des concours) et « spectaculaire » (effectuer des démonstrations), qui sont complémentaires, ont une importance similaire et constituent ensemble la panoplie complète du danse​ur accompli.

Premièrement, la connexion physique entre les partenaires est le support de tous les mouvements. L’utilisation correcte de cette connexion suppose des échanges de pouvoirs consentis qui sont essentiels à l’expression de chacun des danseurs. Par exemple, la cavalière accepte de se laisser entraîner et mettre en mouvement par défaut, tandis que le cavalier se tient disponible à tout moment pour accompagner les prises d’initiatives de sa partenaire.

Ensuite, la créativité, supportée par la maîtrise des codes, permet d’exprimer une ou plusieurs émotions au sein d’une danse. Ce résultat est spécifique à la musique, au niveau technique des danseurs et à leurs choix stylistiques, du moment que la cohérence est respectée. Par exemple, certains jeux de jambes seront plus appropriés à une ambiance musicale qu’à une autre et seront réussis si les danseurs en ont l’habitude.

Le spectateur peut ainsi se voir proposé d’imaginer une histoire, c’est-à-dire une trame narrative originale sur chaque musique. Cette danse se pratique sur des genres musicaux très variés et plusieurs métriques, dont celles en mesures à temps binaires et plus récemment en mesures à temps ternaires.

Voici les différentes dimensions que vous apprendrez au fur et à mesure de votre progression

    • Cadre - Le cadre est maintenu en mobilisant le dos (les coudes ne dépassent pas le torse en compression et ne sont pas tendus en extension). Le maintien du bras de connexion devant soi avec le coude bas permet à la cavalière de contrôler ses tours. Les torsions ou rotations dans le poignet lors du guidage (et plus particulièrement pour la mise en déplacement) sont à éviter car ils perturbent le cadre. Pour que le cadre reste souple, il faut que les bras soient toniques (y compris le bras de repos) sans être rigides. Cette souplesse permet au cadre de participer à l’amorti des mouvements.

    • Connexion - L’exécution des mouvements utilise les principes d’extension et de compression en guise de connexion, le tout avec des amortissements plus ou moins prolongés. Cette connexion permet ainsi la transmission de l’intention du guidage d’un partenaire à l’autre, notamment pour mettre la cavalière en déplacement, sans anticipation de la part de celle-ci. Lorsque le cavalier propose un point de contact à la cavalière (par exemple les prises de mains habituelles mais aussi la main sur les épaules, coudes ou hanches) alors celle-ci utilise son placement du corps pour intensifier la connexion qui se crée. Les rétrogruidages (propositions de modifications du guidage par la cavalière) sont indiqués au cavalier à l’aide de la connexion.

    • Ancrage - L'ancrage est une stabilisation nécessaire, a minima à la fin des passes. Il survient alors lorsque le danseur déplace la verticale de son poids du corps légèrement derrière son pied d’appui de sorte à créer un équilibre partagé avec son partenaire.

    • Posture - La bonne posture est constituée d'une attitude droite, avec les épaules ouvertes sur les côtés, la nuque alignée verticalement avec le dos, le ventre gainé, la cambrure du dos limitée, la cage thoracique avancée et le poids du corps rarement posé sur le talon. Correctement travaillée, la posture permet de soutenir le cadre, la connexion et l’ancrage.

    • Fluidité - Les mouvements et les transitions entre figures restent fluides afin d’éviter les à-coups ou hésitations dans la connexion, car ceux-ci peuvent être désagréables pour les partenaires voire les blesser.

    • Rapport au sol - La stabilité de l'équilibre et l'activation permanente des jambes sont universelles en danses de couples, mais la manière de se déplacer est spécifique à chacune. Ici, sauf styling particulier, le danseur déroule son pied à partir de la pointe tout en conservant la majorité de son poids sur l’avant intérieur du pied, travaille en permanence en en-dehors et s'assure que le transfert de son poids du corps s'effectue progressivement d'une jambe à l'autre (et non instantanément).

    • Marquage du rythme - Le rythme de base d'une musique est la succession des pulsations des temps forts et faibles selon un schéma identique (typiquement fort>faible en binaire et fort>faible>faible en ternaire). Ce rythme est à marquer par le danseur au moyen des deux types de pas qu'il peut effectuer dans cette danse, à savoir : des déplacements avec transferts de poids de corps (ou « poses ») ou des mouvements du pied sans transfert (ou « tapes »).

    • Structure de pas - Sans être obligé de marquer chacune des pulsations de la musique, le danseur peut choisir des alternances de pas adaptées au genre musical, à la vitesse d'exécution ou aux figures. Les plus communes sont « pose-tape-pose-tape » et « pose-pose-pose-tape» sur un rythme binaire en mesures à quatre temps. Le marquage des demi-temps et des sous-pulsations est autorisé tant qu'il reste occasionnel.

    • Éléments musicaux - Chaque musique présente des spécificités, notamment les accents, breaks et séparations des phrases musicales, qu'il est pertinent pour un danseur de savoir souligner. Les variations d’intensité de connexion, du dynamisme des déplacements et des styles, correspondant aux différentes parties de la musique, sont des éléments musicaux plus sophistiqués mais tout autant importants dans une danse.

    • Interprétation - La créativité du danseur peut s'exprimer pleinement lors de l'interprétation, avec des choix de mouvements stylisés et la qualité de leur exécution. Leur cohérence avec la musique est la véritable règle. Concrètement, il s'agit de souligner les contrastes de la musique, transmettre des émotions en accord avec la trame narrative de la musique et éventuellement ajouter quelques stylings inspirés par d’autres disciplines de danse si le style de la musique le suggère.

    • Port de bras - Pour des raisons esthétiques et pour ne pas donner de fausses indications à son partenaire, le bras libre reste tonique et maintenu dans une position de repos fixe (généralement replié devant soi). Son port est alors conscientisé.

    • Ligne de jambe - La jambe libre participe à l’esthétique de la danse. Par défaut, les pas sans transfert de poids du corps sont marqués avec la jambe libre, soit en rassemblant les chevilles (avec la pointe du pied en contact avec le sol), soit sans rassembler les chevilles (avec la pointe du pied restant en contact avec le sol, la jambe qui se tend et le talon qui descend). D’autres stylings peuvent être utilisés, du moment que les jambes sont assez souvent tendues.

    • Reste du corps - Les autres parties du corps participent toutes à la posture et à l'élégance. Par exemple, le danseur apprend à utiliser sciemment les mouvements de tête, d’épaules, de poitrine et de bassin de manière harmonieuse, sans parasiter la technique de base (notamment la qualité de sa connexion).

  • Cette dimension est notamment travaillée pour les volets « sportif » et « spectaculaire ».

    • Public - Le public apprécie toujours être pris en compte et valorisé, qu'il s'agisse de spectateurs, de juges ou d'élèves. Les orientations du couple (notamment lors de l'exécution des figures) ne sont donc pas anodines. Par ailleurs, les interactions avec le monde extérieur peuvent emporter l'adhésion du public, par des jeux de regards, des mouvements d'inclusion ou des encouragements à l'applaudissement.

    • Spatialité - L'espace de danse est canalisé : le couple se maintient sur une ligne de danse rectiligne, matérialisant le déplacement de la cavalière, tandis que le cavalier est amené à s'en écarter pour lui laisser le passage. Les directions de déplacement du couple doivent donc être précises, sans gêner les voisins et en respectant le marquage au sol lorsqu'il existe.

    • Cohésion du couple - La complicité et l’écoute entre partenaires sont les marqueurs d'une danse réussie, même en « social » ! Des danseurs détendus et interagissant entre eux par le biais de regards et de sourires auront plus de chances de souhaiter pratiquer ensemble à nouveau, sans compter l'effet positif qu'ils laissent au public qui en est témoin. Pour une cohésion réussie, chacun s’adapte aux suggestions de style de l’autre.